La Renaissance, c’est aussi une époque d’épidémies de peste et celle de l’apparition des armes à feu. Ambroise Paré, barbier-chirurgien, opère, ampute, soigne sur tous les champs de bataille de quatre rois Valois, n’abandonnant jamais ses patients. Très adroit, il met empiriquement au point des techniques nouvelles, des instruments chirurgicaux, des prothèses perfectionnées. Toute sa vie il vulgarisera son savoir dans des traités en français où il fait progresser radicalement les connaissances anatomiques. Esprit curieux, il s’intéresse à tout : les poisons, la syphilis, la naissance. Mais, étonnamment, il s’en tient à l’effroyable médecine de son temps.
Il existe peu de documents sur la vie d’Ambroise Paré, devenu « chirurgien du Roi », en butte aux critiques de la faculté de médecine. Aussi Jean-Michel Delacomptée, historien du XVIe siècle (Le roi miniature, NB janvier 1999), en esquisse-t-il seulement le portrait, celui d’un humaniste optimiste et dynamique, et s’attache-t-il surtout à raconter, dans un style classique, plein de descriptions très crues, un chapitre de l’histoire médicale. Après la mort d’Ambroise Paré, son oeuvre disparaîtra et ne sera redécouverte que deux siècles plus tard.