À travers ces onze nouvelles circulent des ambulances accompagnées de thèmes récurrents comme anxiété, maladie physique ou psychique, guerre, terrorisme, torture, sans oublier la solitude. Tantôt le lecteur partage les sentiments de l’ambulancier (jamais indifférent), tantôt il ressent la souffrance et l’angoisse du malade ou du blessé. Une place particulière est réservée à la solitude qui ouvre tragiquement et referme ce recueil. La solidarité ou l’amour seuls peuvent la vaincre. Ainsi le jeune plongeur dominera enfin sa terreur de l’eau pour ne pas être séparé de celle qu’il aime. Et la dernière nouvelle, exceptionnelle, est une envolée lyrique vers la mort en plein ciel de celui qui va rejoindre son épouse adorée.
Cependant le procédé du monologue intérieur fréquemment employé par Johan Harstad dans ce premier ouvrage exclut tout effet de style. Il donne un accent de lucidité sincère à ce tableau émouvant de la société contemporaine. La technologie de pointe (TV, Internet, etc.) censée rapprocher les hommes contribue plutôt à les isoler, les privant d’un vrai contact humain chaleureux, besoin absolument vital.