Après l’incendie de la ferme où ont péri presque tous les membres de sa famille, un jeune homme est resté muet et perturbé. Son frère aîné est revenu vivre avec lui dans les vestiges de leur maison. Traducteur d’italien en français, il travaille parfois pour Adrien Fouks, auteur de théâtre célèbre qui vit reclus dans la même région montagneuse. Les deux frères et le dramaturge font connaissance d’un homme énigmatique réfugié dans une maison isolée. Bien qu’ils communiquent peu, des liens se créent et une loyauté profonde s’installe entre les quatre hommes. Ce court roman de Véronique Bizot (Un avenir, NB septembre 2011) baigne dans un climat très singulier et dégage un charme étrange. Le narrateur en est le jeune rescapé mutique qui observe ses compagnons, les écoute intensément et apprend à vivre dans les livres. Il se passe peu de choses dans la vie des quatre hommes en marge et en quête de tranquillité. Le récit se déploie en longues phrases délicates et précises d’où émerge subtilement la singularité d’un regard légèrement décalé qui fait naître une ironie tranquille et douce. On est envoûté, séduit par cette atmosphère hors du monde qui parle de solitude, d’intériorité et d’amitié.
Âme qui vive
BIZOT Véronique