Amère patrie : à propos de la littérature autrichienne

SEBALD W.G.

L’Autriche a vécu une histoire mouvementée aux XIXe et XXe siècles, depuis la magnificence politique, économique et intellectuelle, jusqu’à la décadence et au nazisme. Nombre d’écrivains germanophones ont voulu comprendre, expliquer, condamner ou justifier le comportement de la population et de ses dirigeants, abordant pouvoir, argent, racisme, fatalité, soumission, anti ou progermanisme, pro ou antisémitisme. Un destin complexe tant était fort l’attachement à la patrie, même chez les Juifs qui, parfois, voyaient ce pays comme la Terre Sainte et restaient nostalgiques du ghetto.   Sous des formes tantôt admiratives, tantôt agressives, c’est ce conflit entre critique (opposition, hostilité, méfiance) et fidélité que relève WG Sebald (Campo Santo, NB avril 2009) en analysant l’oeuvre de huit auteurs, la plupart d’origine juive – certains ont d’ailleurs changé leur nom. Une étude difficile à suivre certes car, d’emblée, W.G Sebald considère que le lecteur a lu ces ouvrages et il multiplie les références à de nombreuses personnalités littéraires, plus ou moins connues. Ce recueil d’essais, très documenté, érudit, à l’écriture parfois obscure, requiert une lecture attentive et patiente. (P.B. et A.-M.D.)