Amérique, premier amour.

SOLDATI Mario

Dans les documents en annexe, l’auteur, romancier à succès (La vérité sur l’affaire Motta, NB mars 2003), décrit les conditions dans lesquelles fut publiée, en 1934, la version définitive de ses souvenirs d’émigré aux États-Unis, lors du krach de 1929. Ouvrage paradoxal, analysant, avec humour et finesse, les nombreux contrastes et travers du continent américain qui reste pour lui son « premier amour », sincère et nostalgique. L’opposition de comportements entre immigrés d’origine et leurs descendants, la pauvreté de certains quartiers (Harlem, Bowery), voisinant avec la puissante richesse d’autres, le protestantisme dominateur, puritain, la médiocrité du corps professoral, la promiscuité des transports en commun (« elevated », « subway »), les comportements amoureux, forment autant d’aspects négatifs dans cette vie américaine violente et désolée. Mario Soldati, observateur psychologue, y trouve pourtant un certain bonheur que ses descriptions font partager : boutique du coiffeur d’Al Capone, travail d’aide-cuisinier, week-ends, analyses cinématographiques…

 

En cours chapitres, sautant d’un thème à l’autre, le récit voltige de façon savoureuse pour dépeindre des sentiments contrastés qui ont marqué des années de jeunesse.