Une épidémie, étrange, fascinante, angoissante, se diffuse petit à petit dans la région parisienne. Une soudaine paralysie immobilise les personnes qui en sont affectées. Après étude des experts, on découvre que le symptôme, dénommé « amorostasia », survient lors d’une intense émotion amoureuse de l’ordre du coup de foudre ou d’un choc affectif. Au-delà des patients « figés », la pandémie affecte tous les rouages des relations en société : par exemple, toute personne jolie et bien faite devient un danger potentiel par sa capacité à enflammer l’esprit de quelqu’un d’autre. Il faut s’en prémunir, la fuir, et prévenir son entourage par un brassard évocateur d’horrible mémoire…
Cette fable apparemment farfelue conduit avec habileté vers une réflexion pleine d’humanité sur la réalité de l’amour entre les êtres. La « maladie » devient un révélateur obligeant les couples à s’interroger sur leur vérité. Le coup de foudre a-t-il plus d’importance que la tendresse ? Comment deux personnes apparemment en conflit peuvent-elles s’adorer ? Quel mystère engendre l’amour, est-ce seulement la chimie des corps ? Toutes ces questions, abordées avec sensibilité, sont développées dans un camaïeu de gris délicat, autour de personnages élégants. Un bon moment.