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Le dessin léger est émaillé de cases noires. Le ton badin cache la cruauté des sentiments dans vingt-trois saynètes qui explorent toutes les faces des amours blessées. On y trouve le parfum réveillant la nostalgie de l’être aimé, le décalage du désir et de l’affection, la honte de la vénalité surmontée par l’argent facile, l’ennui de la solitude et le plaisir solitaire. Sensibles, mais esclaves de leurs émotions, dans un univers de tristesse, de jalousie, de soupçons et de cruauté, les héroïnes multiplient les expériences qui les mènent au dégoût d’elles-mêmes.
Beaucoup d’émotions transparaissent dans ces contes moraux d’une mangaka de talent, à lire en discontinu pour ne pas saturer. La crudité du langage se voile dans la pudeur d’un trait nuancé et fin, soulignant l’immense amertume d’un monde dont les repères s’effacent. Et pourtant, peut-être un espoir dans le dernier récit… ?