Anacoluthe !

ZAHND René, CORVAISIER Laurent

Dona PatakĂšs, gardienne du cimetiĂšre des mots oubliĂ©s, est affolĂ©e. Elle ne retrouve pas sa nouvelle liste de mots, mots Ă  trier avant d’établir leur acte de dĂ©cĂšs. Wei, son assistante, n’est pas d’un grand secours si ce n’est pour dĂ©tendre l’atmosphĂšre. DĂ©barque Tom, victime d’une panne d’ordinateur. Il ne « kiffe » rien Ă  cette situation surrĂ©aliste ; sans Ă©lectricitĂ©, sans rĂ©seau, il cherche Ă  s’évader mais non sans emmener la jeune hĂ©roĂŻne qui habite dans un livre du XIXe siĂšcle.  Le ressort comique joue sur le contraste entre la saveur des mots disparus et le langage d’un adolescent moderne. OrphĂ©oniste, paltoquet, pisse-froid, gourgandine versus « truc de ouf », « se tirer », ĂȘtre « relou » : incomprĂ©hension mutuelle. Les fantaisies d’élocution de l’assistante participent au dĂ©lire verbal. Cette pause sans rĂ©seau ouvre Ă  Tom l’envie de lire car il a fait une Ă©trange rencontre dans cet invraisemblable cimetiĂšre. Le texte, drĂŽle et virevoltant, en dit long sur l’urgence d’un enrichissement culturel. Excellente mĂ©moire et aisance d’élocution sont indispensables au succĂšs de la piĂšce qui a toutes les qualitĂ©s pour faire un tabac. (JouĂ©e au Petit ThĂ©Ăątre de Lausanne, Suisse). (A.-M.R.)