Analphabètes

O. Rachid

Au seuil de la mort, le père est triste :, il ne connaît que le rbati, même pas le marocain qu’on parle dans les médias. Du temps de la colonisation, l’école n’était, hélas, pas obligatoire. Rachid, son fils, venu le voir une dernière fois, vit à Paris, parle français, écrit en français, aime passionnément cette langue, mais cet écrivain libéré est depuis quelques années en panne d’inspiration. À l’hôtel Terminus des Nomades de Marrakech, il tente à nouveau d’écrire. L’arrivée d’Assel,un jeune Marocain à la recherche de sa soeur fugueuse, l’interpelle, lui, l’homosexuel pris entre deux cultures. Rachid O., poulain de Sollers et ancien pensionnaire de la Villa Médicis dans les années 2000, compare son parcours personnel, hymne à l’ouverture d’esprit de son père, à celui du jeune Assel, héritier d’un Maroc traditionnel où le sens de l’honneur d’une fille passe avant tout. Agressé sexuellement très jeune, ce chantre de l’homosexualité assumée a un talent d’écriture indéniable, quitte à forcer le trait. Marrakech, sa place Jemaa el Fna et ses riads aux mains de riches étrangers servent de cadre aux changements sociétaux que commencent à vivre ses habitants. Un roman ni impudique, ni militant, juste accrocheur.