Leslie entre en seconde. Ses cours et sa nouvelle amie, une bûcheuse, ne la passionnent guère ; ce n’est pas vraiment la joie, jusqu’à ce qu’une fille de sa classe lui propose de participer à la manifestation contre Juppé (on est en 1995). C’est le début d’une amitié beaucoup plus amusante : Marion sèche les cours avec naturel, aborde tous les sujets avec franchise, a des copains plus âgés et fume de l’herbe. Leslie, fascinée et conquise, se laisse volontiers entraîner.
C’est quasiment une année d’initiation, où l’héroïne quitte l’enfance pour faire ses propres expériences, à ses risques et périls (les premières fumettes ne se terminent pas bien, le redoublement se profile à l’horizon), mais aussi à ses joies : enfin, elle, qui avait l’impression de faire fuir les garçons, voit aboutir un flirt. Ces tranches de vie, autobiographiques, dégagent fraîcheur et naturel. Elles sont croquées d’un trait vif et simplifié, qui met en avant les visages, expressifs, et sobrement mises en couleur (essentiellement du bleu et du saumon). Lycée, amitiés, amourettes, le sujet est classique, mais traité avec justesse, sensibilité et humour.