Anna et Johanna

Delft, 12 octobre 1666. La fille du maître et la servante fêtent leur anniversaire : la première a confectionné un col de dentelle, l’autre un « petit déjeuner de reine ». Une lettre du père de la première leur révèle qu’elles sont soeurs jumelles, orphelines adoptées dans des circonstances dramatiques.  C’est un air de famille entre La Dentellière et La laitière qui a inspiré cette fiction, faute de renseignements biographiques sur Vermeer, « Le sphinx de Delft », comme à l’accoutumée dans la collection. Les premières scènes, dans la maison, jouent sur le fameux bleu du maître. Une promenade dans la ville suppose aussi d’inventer un Vermeer peintre de paysages. Les personnages sautillent sur des pieds réduits à des traits. La jeune demoiselle a un faux air de Mme de Sévigné – normal – mais son amie porte une coiffe qui l’apparente à Bécassine et décourage l’adhésion. Une fiction rocambolesque sans rapport avec le peintre et une fiction de peinture qu’il n’a jamais pratiquée : le compte n’y est pas malgré deux pages documentaires en conclusion. (R.F.)