Ce nouveau titre de la collection Ceux qui ont dit non retrace l’itinéraire d’Anna Politkovskaïa, journaliste russe, militante des droits de l’homme, connue pour son opposition au président Poutine et sa couverture du conflit tchétchène, assassinée en 2006.
Ce court récit romancé, raconté par un vieil ami dissident, alterne entre ses descriptions de la situation en Russie depuis la pérestroïka, et ses rencontres avec Anna. Fidèle à l’histoire, il évoque, entre autres, la prise d’otage dans l’école de Beslan et le sort de la ville de Grozny, dite la ville la plus détruite du monde. Les dialogues font ressortir le fort caractère d’Anna Politkovskaïa, dénonçant vigoureusement toute injustice, refusant toute concession, lucide sur les risques encourus ; plus fort qu’elle, la certitude inébranlable que « des mots peuvent sauver des vies ».
Ce témoignage vivant, émouvant, facile de lecture, personnalisé de photos, est prolongé par une bibliographie, et un rapide survol des pays, qui aujourd’hui, osent briser le silence (Tunisie, Egypte) ; en Russie même, des familles de disparus osent se battre pour connaître la vérité. Une vraie Indignée, diraient les adolescents.