Années lentes

ARAMBURU Fernando

Originaire de Navarre, un jeune garçon de huit ans est recueilli par sa famille maternelle à Saint-Sébastien, dans les années 1970 : oncle passif, tante directive, cousine obsédée sexuelle à l’existence désordonnée. Cependant son cousin Julen le protège, l’appelle Txiki, en fait son confident. Tous partagent rites religieux, médisances de voisinage et difficultés économiques. Entraîné par le curé vers un militantisme identitaire basque dangereux, Julen entre dans une clandestinité erratique, mais permet à Txiki de poursuivre des études et de témoigner des jours lents de son enfance dans une province divisée. C’est un roman à deux voix. À la première personne, le jeune narrateur se fait le chroniqueur attentif d’un village à la fin du franquisme. L’écrivain recueille observations et états d’âme et les note, puis les utilise selon son imagination, prenant ses distances, ajoutant sens critique, autodérision, psychologie de l’enfance. On assiste à la création d’une oeuvre romanesque vivante et sensible qui accompagne la lente construction d’une personnalité attachante, enracinée dans l’identité basque forte et exclusive des montagnes du nord de l’Espagne.