Alors que le narrateur rentre chez lui, après sa journée de travail, un homme lui barre l’accès de son domicile. Moyennant un euro, il s’efface devant le propriétaire des lieux et… lui emboîte le pas. Le même jeu se reproduit au pied de l’escalier qui monte à l’étage, devant la porte des toilettes etc. Comme un droit de passage. Mais chez soi ! Ce rituel absurde se démultiplie au fil des jours et devient vite très onéreux… Qui est cet homme « qui s’intronise » dans la demeure du héros comme dit Molière à propos de Tartuffe et y contrôle tout ? Un anonyme ! Un usurpateur diaboliquement rusé et cynique qui prend vite la place de sa victime mollement résistante jusqu’à lui imposer de quitter les lieux, ruinée, condamnée à la rue. Une descente aux enfers comme on en voit autour de nous, tant est précaire notre assise sociale et comme attendue la chute à venir. Très noir ! Pour doper le récit, outrances, caricature, humour ravageur accompagnent la satire d’un monde proche des univers cauchemardesques de Kafka. On se laisse prendre au récit cocasse et caustique de la dégringolade pitoyable d’un homme ordinaire. (C.B et F.E.)
Anonyme
FIVET Luc