« Rides, vergetures et varices », après quarante ans de mariage voilà comment elle voit son corps alourdi qui s’abandonne et lui fait horreur. Elle méprise son mari et ses exigences amoureuses. Les enfants sont partis, oublieux. Elle étouffe d’hypocrisie et de tricherie. Il lui faut, à tout prix, extirper « le jus sale de toute une vie». Femme au bord du gouffre, la narratrice nous entraîne dans une douloureuse et pathétique spirale de folie dépressive. Les mots crus, violents et, cependant, si justes, sont autant de cris de souffrance et de désespoir. Le récit de cette lente décomposition mentale et physique, jusqu’à l’humiliation finale, agace parfois, fait sourire aussi, émeut souvent. Un livre exigeant qui demande une solide dose d’optimisme et un certain recul.
Anticorps
KANOR Fabienne