« Des gens de rien » : dans un trou perdu de la Corrèze, à la fin du XIXe siècle, une mère élève son fils bâtard affligé d’un pied bot. Les villageois s’en moquent ou le fuient. Seul l’instituteur le soutient. À la mort de sa mère, un petit héritage lui permet de devenir photographe ambulant. Il finit par être une figure familière de la région qu’il sillonne inlassablement de son pas claudiquant, mais son rêve de prendre femme semble irréalisable…
C’est avec grande pudeur que cette histoire est contée. On imagine l’adolescent, recherchant le calme d’une chapelle désaffectée, comme une prière adressée au monde. La narratrice parle de cette « vie minuscule », de cette solitude affective d’un homme simple au milieu d’une société rurale peu évoluée, avec sympathie, subtilité, douceur. Son écriture – elle semble caresser les mots – rend le récit d’autant plus bouleversant que cet obscur anti-héros a réellement existé.