Venise, décembre 1473. Tandis que le carnaval bat son plein, un condottiere en vadrouille entrevoit une femme derrière son masque. Il la suit lorsque surgit un prince maure jaloux qui, voulant le tuer, s’empale accidentellement sur la pointe d’un chandelier. Accusé de meurtre, le condottiere se volatilise… Ferrare, Florence, Messine sont les étapes de sa fuite… En chemin il rencontre Ghirlandajo puis Donatello qui le prend sous son aile et la plupart des artistes du quattrocento dont Léonard de Vinci. À défaut de son épée, toujours en garde, c’est un pinceau que ce reître se met à manier, avec en rêve sa belle inconnue de Venise dont il voudrait réaliser le portrait…
Mêlant, comme à son habitude, réalité et fiction (cf. La terrible vengeance du chevalier d’Anzy, NB juin 2008), François Cérésa, via la langue crue de son héros-narrateur, mène son roman à un train d’enfer. Une multitude de personnages interviennent tous azimuts. Violence, cruauté et assassinats se succèdent, relayés par d’inattendues rêveries amoureuses. Il est difficile de ne pas se perdre dans cette intrigue… obscure comme les eaux de la Lagune, insondable comme le sourire de Mona Lisa.