Antonin le Pieux occupe une place à part entre deux éminents empereurs romains, Hadrien, son père adoptif, et Marc-Aurèle, son fils adopté. Conservateur pondéré, de moindre envergure, il assuma cependant une transition paisible et bénéfique à ce « siècle d’or ». Malheureusement, les sources d’information sur son existence sont diffuses (médailles, inscriptions, textes divers…) et leur interprétation pose des problèmes. Bernard Rémy, latiniste émérite, est donc souvent tenu à de prudentes hypothèses et réserves pour approcher la vie privée et publique d’Antonin. Son qualificatif de « Pieux » lui-même n’est évoqué que dans un court chapitre sur son rôle dans la religion traditionnelle et impériale, sa ferveur pour Dionysos et Cybèle, sa tolérance à l’égard des chrétiens notamment.
Étoffé de nombreux appendices, notes, cartes, glossaire, généalogies, cet ouvrage savant et thématique, s’il s’efforce de présenter clairement les rouages de l’empire, est beaucoup moins convaincant en tant que biographie. Il requiert du lecteur une solide connaissance du monde romain et un intérêt certain pour ses institutions.