Apnée.

GOURIO Jean-Marie

Trois personnages : la mère, narratrice, Jean, l’infanticide et Sandrine, la petite fille assassinée vingt-quatre ans auparavant. Il y a aussi la présence fantomatique de Simon, le père, qui se suicida de chagrin. Et maintenant, après toutes ces années de prison où elle s’est obstinée à aller le voir, Jean est libéré et la mère de la petite morte le ramène chez elle… En un long et lent monologue, pas d’alinéas, pas de points, juste quelques virgules – oui, on est vraiment en Apnée – la narratrice se livre, mêlant passé et présent, ressassant, disséquant, imaginant, se parlant.

 

On est loin de l’humour habituel de l’auteur, entre autres avec L’eau des fleurs (NB octobre 1999). Malgré la prouesse littéraire, comment ne pas être désemparé par le côté macabre et ambigu du sujet ! Délires, cauchemars, fantasmes s’entremêlent dans une sensualité à fleur de peau qui rend la lecture proche de l’insoutenable.