Comment penser la punition dans les dĂ©mocraties contemporaines ? Pour favoriser lâĂ©panouissement des enfants, la fessĂ©e nâest plus de mise en famille, non plus que la mauvaise note Ă lâĂ©cole, ce qui suscite chez les chers petits un sentiment dâimpunitĂ©. Depuis lâabolition de la peine de mort, la prison est devenue la rĂ©ponse indiffĂ©renciĂ©e du droit pĂ©nal au contrevenant. Ceci induit une justice « paresseuse » qui ne caractĂ©rise la faute, et sa gravitĂ©, que par le temps dâenfermement infligĂ©. Dâautres exemples empruntĂ©s au sport ou Ă la diplomatie soulignent les paradoxes et les dĂ©rives de la sanction dans les sociĂ©tĂ©s postmodernes. Tandis que, dĂ©semparĂ©s par une norme brouillĂ©e, les citoyens se dĂ©responsabilisentâŠÂ Au terme dâanalyses rĂ©pĂ©titives, empruntant Ă lâhistoire, Ă lâanthropologie et surtout au droit pĂ©nal, lâauteur, qui enseigne la philosophie au lycĂ©e, dĂ©gage une sĂ©rie de questions inĂ©galement pertinentes. LâĂ©bauche ensuite proposĂ©e dâune justice « restauratrice », sachant sanctionner le fautif « tout en le relevant vers son humanitĂ© », recouvre plutĂŽt un contenu Ă©motionnel que de vĂ©ritables solutions : de façon irrĂ©aliste, elle suppose rĂ©solue la majoritĂ© des problĂšmes soulevĂ©s. MalgrĂ© quelques pistes intĂ©ressantes, cet ouvrage au joli titre, mais au style plutĂŽt indigeste, est dĂ©cevant.
Apologie de la punition
JAFFELIN Emmanuel