En Espagne après la guerre civile, deux cousins, le Ballot et le Chinois, habitent chez leur grand-mère. Leurs journées, rythmées par les cours de boxe de Don Rodolfo et le collège, finissent sur la terrasse, lieu d’observation, de discussions, de règlements de comptes et d’expéditions imaginaires. Leur complicité est un jour chamboulée par Elke, orpheline allemande de leur âge, adoptée par leur tante, qui vient habiter deux étages plus bas. Elke, qui ne s’en laisse pas conter, fera naître chez ces deux préadolescents des sentiments bien étranges. Du haut de ses douze ans, autoproclamé roi, le Ballot raconte la vie quotidienne, mélangeant avec drôlerie les jeux, les scènes familiales et les amours domestiques. Son imagination est débordante, il s’accommode de toutes les situations. Tout le charme du livre tient au langage vivant et coloré du jeune garçon – qui tout d’abord parle comme il pense puis va penser sans parler, pour finir par observer – et à son interprétation des sentiments de son entourage. Álvaro Pombo (Une fenêtre au nord, NB juin 2006) a trouvé le ton juste, empreint d’humour et de tendresse, pour évoquer le passage de l’enfance à l’adolescence et les premiers émois.
Apparition de l’éternel féminin
POMBO Álvaro