Théo, quatre ans, petit garçon joyeux et espiègle, habite avec sa mère, célibataire, dans une résidence de la banlieue parisienne. Sa vie bascule en quelques semaines lorsque l’amant de sa mère s’installe dans l’appartement. Le séducteur se transforme très vite en une brute tyrannique et violente. Coupé de ses grands-parents, voulant protéger sa mère, Théo ne peut demander d’aide à personne. L’instituteur, la voisine s’alarment. Mais les services de protection de l’enfance seront-ils assez clairvoyants ?
Journaliste spécialisée dans les sujets de société, Gaëlle Guernalec-Levy aborde dans ce roman le délicat problème de la protection de l’enfance et de la loi du 5 mars 2007. Le flou laissé par le législateur concernant le « risque » et le « délaissement » fait de Théo une victime ô combien silencieuse. Les personnages ordinaires sont attachants par leur histoire personnelle, mais révoltants par leur absence de discernement. L’engrenage et l’enfermement social sont évoqués avec subtilité et sans jugement moral. Le style très sobre avec lequel sont relatées les maltraitances ajoute encore à l’horreur et à l’insoutenable de la situation. La souffrance et la résignation du jeune héros sont poignants et donnent à ce roman une résonance bien supérieure au simple récit d’un fait divers.