Lycéenne solitaire, Hasegawa transpire le mal de vivre et critique tout et tous. Autre « rebut » de la classe, Ninagawa fantasme sur un mannequin vedette, traquant compulsivement toute information à son sujet… Au fil d’ennuyeux intercours, l’été approchant, il tente d’intéresser Hasegawa à cette quête frénétique… en vain. Sous couvert de partager leur étrangeté, les deux adolescents cheminent en parallèle et ensemble, découvrant leurs sentiments contradictoires et parfois absurdes. Hasegawa se montre à la fois nombriliste et égarée, « les sourcils contractés comme un bouddha irrité » : à l’image même du monde adulte ? Principale héroïne, elle décortique, avec acuité, les comportements de ses camarades et sa soif croissante de reconnaissance.
Dans ce roman initiatique – le deuxième de cette jeune auteure japonaise pour lequel elle a reçu le prix Akutagawa en 2003 – les expressions sont tourmentées et cruellement imagées ; dureté des rapports et discriminations multiformes prédominent, avec un humour – noir ? – permanent.