Le peintre Georges-Henri François se rend au Moyen Orient, envoyé par une Mission diplomatique avec d’autres artistes français pour faire connaître leur culture. Au retour le peintre quitte le groupe à la recherche de fustanelles, sortes de jupes plissées traditionnelles que portent les hommes en Albanie et en Grèce. Il se retrouve dans un domaine mystérieux, dirigé par une Sultane noire qui lui demande de réaliser des peintures murales en échange de quelques fustanelles. Il quitte précipitamment le domaine pour se rendre dans « la ville de pierre » où a lieu une révolte.
Dans ce court récit qui se passe peut-être au dix-neuvième siècle, Sophie Van Der Linden (De terre et de mer, NB octobre 2016), spécialiste de littérature jeunesse, décrit avec talent et poésie les émotions et pensées secrètes d’un artiste, exacerbées par la solitude et l’éloignement. Le récit, émaillé de descriptions d’œuvres qu’il réalise pendant le voyage, est en lui-même un tableau tant l’auteur peint avec ses mots l’atmosphère et les couleurs des lieux traversés. Ce livre pourrait être un conte ou un rêve qui transporte aisément le lecteur dans une contrée exotique remplie de personnages qui ne le sont pas moins. (M.-F.C. et V.A.)