L’URSS a cessé de vivre. Son utopie appartient au passé, tout juste bonne à figurer dans les livres d’histoire. Dans un décor qui fait la part belle à l’immensité des espaces russes autant qu’aux vestiges de l’architecture soviétique, deux maraudeurs se livrent à une activité pour le moins douteuse : mettre la main sur toutes sortes de babioles susceptibles d’intéresser de riches investisseurs. Nous sommes la fin des années 1990, quelque part en Russie.
L’un, Dimitri Lavrine, est un trafiquant sans scrupules. Selon lui, tout s’achète et tout se vend. L’autre, Slava Segalov, est un artiste qui a renoncé à ses rêves de gloire et tente de se faire une place dans ce monde nouveau qui s’ouvre à eux. Il suit Dimitri à contrecoeur, déchiré entre son éthique et la dette qu’il a contractée envers ce dernier.
Sans conteste, Après la chute est une excellente BD ! Burlesque et tendre, drôle et cruelle, légère et profonde, elle propose le portrait cinglant d’une époque entre 2 (la transition Eltsine avant Poutine…) où l’arrivée d’un capitalisme effréné dans un pays corseté à l’excès a produit in fine l’inverse de l’effet recherché. Dans le sillage des 2 canailles, somme toute sympathiques, Pierre-henry Gomont, nous entraîne à la découverte d’un pays écartelé entre sentiment d’appartenance à un monde ancien et l’attrait/rejet d’une nouvelle manière de vivre.
Porté par un dessin expressif et direct, ce road-movie déjanté est développé en 3 tomes..
Chaudement recommandé.
(MT)