1956. Daniel – dont les parents ont été déportés dans un camp d’extermination – travaille comme mécanicien dans le garage d’un quartier populaire de Bordeaux. Mobilisé pour l’Algérie, il attend sa convocation. Un étrange client dépose sa moto à réparer à l’atelier. Tout à coup, la ville à la réputation si respectable devient le théâtre d’une série de meurtres impliquant de près ou de loin l’odieux commissaire Darlac. Ancien « collabo », il a su faire oublier son passé sulfureux, en utilisant les secrets des Bordelais – les truands comme les bourgeois. Les destins de trois hommes se croisent. Profils, histoires, âges diffèrent, mais tous ont leur part d’ombre et de souffrance. Hervé Le Corre (Les Coeurs déchiquetés, NB septembre 2009) vient de recevoir le prix Le Point du Polar européen 2014 pour ce roman très noir dans lequel il n’est jamais question de paix. L’auteur parle de choix : accepter, résister, et de la nécessité de toujours payer le prix. Il apporte un éclairage historique intéressant sur Bordeaux, dont il est originaire et rappelle de façon émouvante la détresse psychologique des jeunes appelés d’Algérie. Le style est travaillé, parfois même lyrique, mais ce thriller dense est aussi émaillé de dialogues triviaux, vivants et percutants.
Après la guerre
LE CORRE Hervé