En 2022 à San Francisco, un cataclysme sans précédent provoque l’anéantissement en chaîne de notre monde actuel : krach financier sans précédent, faillite du système monétaire, blocage de la circulation des matières premières et des marchandises, effondrement des systèmes de santé, de distribution d’eau, d’énergie… Les États se fragmentent et, après des épisodes totalitaires, la vie se replie en communautés restreintes, parfois errantes. Cette parabole dystopique de la romancière suisse (Le prix, HdN mars 2015) dénonce les errements de notre monde contemporain, sa mauvaise utilisation des progrès de la civilisation, souligne les bienfaits, mais aussi les méfaits, du retour à une vie plus rude. Elle nous est contée, dans un parti pris résolument féministe, par la voix de deux fugitives, bardes de cette épopée de la catastrophe. C’est une longue et lancinante litanie qui scande l’histoire du malheur, ponctuée de tranches de vie de femmes aussi vite quittées que découvertes et malheureusement trop désincarnées. Le récit, intelligent, bien écrit, manque des trépidations d’un vécu sensible. Si le thème est intéressant, le ton conviendrait mieux à un essai qu’à un roman. (D.M.-D. et M.-N.P.)
Après le monde
RYCHNER Antoinette