Rescapées du Titanic, Letta Alistair, dorénavant veuve, et sa soeur Molly, devenue aphasique, débarquent à New York. Elles y venaient en famille pour ouvrir une boulangerie. Mais il faut alors affronter la fureur de cette ville et y rester malgré le désir de revenir en Angleterre. Letta cherche à gagner de l’argent en se confiant à la presse à la recherche de sensationnalisme… Ensuite, vendeuse dans une pharmacie-apothicaire, elle y rencontre Natalie, ancien médecin, dont elle gagne l’amitié, puis avec l’aide d’un mécène rencontré à Plymouth, elle concrétise son objectif initial.
Laurence Peyrin (Une toute petite minute, les Notes juin 2021) met le doigt sur les difficiles conditions de vie qu’ont dû endurer les survivants de cette catastrophe maritime si médiatisée. Ils se reconstruisent dans un univers indifférent à leurs souffrances morales, physiques et financières. L’auteure décrit très bien la nouvelle ville ainsi que le cadre quasi carcéral des institutions censées pourtant guérir les troubles psychiques post-traumatiques. Dans une belle écriture qui laisse à entendre les pensées intimes de l’héroïne, c’est en fait son courage qui va lui permettre de mettre sur pied le projet de sa famille perdue. Une histoire qui fait réfléchir sur la force mentale des rescapés. (C.-H.P. et C.M.)