Arlington Park

En Angleterre, dans un quartier résidentiel cossu mais imaginaire, cinq femmes, encombrées d’enfants, défilent tour à tour. Malgré leur aisance financière, leur quotidien d’épouse et de mère ne les comble pas vraiment. Différentes, elles éprouvent amertume, solitude, ressentiment ou incommunicabilité, même si l’une est plus tonique et si deux travaillent partiellement. Par une journée de pluie intense, une tranche de leur vie se déroule, entre les pièges de la consommation et ceux du mariage. Lors d’échanges animés entre femmes, une haute idée de la maternité et certaines réflexions manifestent une profondeur inattendue.  L’auteure cerne finement les états d’âme et les travers des héroïnes, avec humour et empathie. La qualité de l’analyse et le style richement évocateur (six pages sur la pluie !) font oublier la banalité du sujet : des ménagères désespérées en quête de liberté et d’épanouissement. Cette histoire égratigne les hommes et dépeint ironiquement une société contemporaine. Un auteur à suivre.