Pour la romancière (L’eau qui dort, Les Notes octobre 2018), l’œuvre poétique – en français – et romanesque – traduite de l’arménien – d’Armen Lubin, né à Istanbul en 1903 et émigré à Paris en 1923, est entrée en résonance profonde avec son univers romanesque. En retraçant très minutieusement sa biographie, elle trouve, dans leurs deux vies et dans ce qui nourrit inspiration et création littéraires, bien des points communs : le noyau central est l’exil, qui a touché également ses ascendants yougoslaves. Des chapitres alternés offrent une place beaucoup plus grande à Lubin, peu connu des lecteurs français. Malgré une vie de souffrance et de pauvreté dans de sordides sanatoriums, il a poursuivi son œuvre, soutenu par des amis incomparables et des auteurs rencontrés à Montparnasse (Jacob, Paulhan…) qui l’ont aidé à publier. Une biographie de référence, très – trop ? – fouillée, avec des redites, mais qui bénéficie de la sensibilité d’Hélène Gestern et de sa plume élégante. (L.K. et B.T.)
Armen
GESTERN Hélène