De 1933 à 2012, la maison Arnys, installée rue de Sèvres près de l’hôtel Lutetia, habilla l’intelligentsia, la politique et les nantis, et constitua un lieu privilégié de rencontres, symbole d’élégance et de style « british ». Fondé par les frères Grimbert, Juifs russes épris de culture, ce tailleur de luxe rassemble clients masculins, vendeurs efficaces, patrons bienveillants, tous ayant le goût des beaux matériaux et du sportswear chic. Les modèles restent recherchés encore aujourd’hui. En parallèle, la famille de l’auteur, venue de Pologne, essaye de se faire un nom dans le domaine textile sans y parvenir. Grand reporter au journal Elle, Philippe Trétiack (De notre envoyé spécial, HdN juin 2015) est marqué par les déceptions commerciales familiales. Il évoque le scandale des costumes de François Fillon qui met en lumière l’incroyable succès d’Arnys face à l’itinéraire désastreux de la boutique de sa mère. Ces comparaisons continuelles peuvent lasser ou alourdir le propos. Mais on découvre aussi ce milieu de la confection et celui des clients, dont les choix vestimentaires sont le symbole d’une catégorie sociale. On voit également l’intégration de ces familles venues d’ailleurs qui aiment vraiment la France, et sont reconnaissants de la qualité de son accueil. (S.La. et M.W.)
Arnys & moi
TRÉTIACK Philippe