Arrête, arrête

Vincent a disparu après avoir coupé son bracelet électronique. Pourquoi ? Il ne restait à ce prisonnier modèle que onze mois de conditionnelle à tirer. Pendant que son jeune frère s’interroge et que la police enquête, Vincent savoure sa cavale, récite des poèmes pour se rasséréner et ne perd pas de vue son but : se procurer un flingue… qu’il trouve dans le club d’échangistes dont il avait des parts. Là, dans la moiteur des corps enchevêtrés, il rencontre une femme, un peu perdue, qui le suit. Le roman alterne la vision personnelle du frère et celle d’une troisième personne, plus distancée. L’écriture simple, fluide, et l’envie de comprendre les motivations de Vincent facilitent la lecture de ce court ouvrage. La manière habile dont le prolifique Serge Bramly (Orchidée fixe, NB novembre 2012) intègre des vers donne une belle occasion de goûter à la poésie. La description de l’atmosphère érotique et poisseuse de la boîte ne farde pas la réalité et renseigne sur ce genre d’établissement. Âmes chastes s’abstenir.