Dans une petite ville de Virginie, en 1948, débarque le solitaire Charlie Beale. Progressivement, il trouve sa place au sein de la communauté grâce à son métier de boucher : il abat les bêtes et découpe la viande comme personne. Son passé, comme l’origine de l’argent qu’il dépense en achat de terres, reste flou, mais son originalité, sa bonté, sa gaité séduisent le petit Sam qui, du haut de ses cinq ans, est confronté au drame : Charlie noue une liaison passionnée avec Sylvan, jolie jeune femme mariée. La belle change d’avis, la ville rejette Charlie, qui reste « l’étranger ». Robert Goolrick (Féroces, NB novembre 2010) décrit à merveille l’ambiance chaude et routinière du sud des États-Unis d’après-guerre. La fresque sociale qu’il dépeint est le reflet d’une société américaine provinciale, très conservatrice, ancrée dans ses certitudes religieuses et raciales. Les personnages – adultes et enfant – très attachants, ont une présence puissante grâce à un style tout en nuances qui met en valeur leurs émotions profondes. Avec un sens aigu du récit, l’auteur construit une tragédie dont la montée en puissance, jusqu’à la chute finale, envoûte pour longtemps. Très beau.
Arrive un vagabond
GOOLRICK Robert