Arthur, c’est Conan Doyle, futur créateur de Sherlock Holmes, enfant de bonne lignée. George, dans un village du Staffordshire, est le fils d’un pasteur indien et d’une Écossaise. Arthur est pauvre, certes, mais ses talents lui font vite acquérir richesse et notoriété. George, intelligent, appliqué, enfermé dans sa pieuse famille, deviendra avoué. “L’affaire” commence. Des lettres anonymes, des mystifications odieuses visent le presbytère. Puis du bétail est éventré. Injustement, George est arrêté, condamné à sept ans de travaux forcés. Libéré, il obtient le soutien d’Arthur, défenseur des justes causes, pour une réhabilitation qui sera mitigée…
Les deux enfances, les mystérieuses menées, les rumeurs villageoises, l’enquête policière composent une fresque psychosociale magistrale, inquiétante et ironique. Julian Barnes, fasciné par la personnalité de Doyle, s’étend sur sa double vie amoureuse et ses inquiétudes métaphysiques qui le conduiront au spiritisme. Il sait tout de son personnage comme de “l’affaire”, citant de multiples documents. Et se garde de démasquer le coupable. La subtilité de Barnes demeure réjouissante.