Dans l’Angleterre victorienne, les Londoniens se pressent à l’abbaye de Westminster pour accompagner la dépouille de Livingstone. Dans la foule, un jeune homme, Arthur. Dans une prison de Mons, Paul n’est soutenu que par sa mère. De leur rencontre à Paris à leurs ultimes retrouvailles à Stuttgart, en passant par le coup de feu et de folie de Paul, l’aventure sentimentale et poétique des deux amants est revisitée par certains témoins ou par leurs propres confidences. René Guitton (Blessures d’Orient, NB octobre 2016) connaît bien la soif d’absolu des deux poètes maudits. S’il n’apporte pas de révélations dans ce roman, il s’évertue cependant à retracer de manière vibrante, dans des récits alternés, le cheminement des deux amis qui choisissent deux voies opposées pour changer de vie. Le premier rêve d’ailleurs et du vaste monde tandis que le second cherche le salut dans la foi. Malgré l’inévitable « déchirure », c’est à Verlaine que Rimbaud confie ses derniers écrits, avant de renoncer à la poésie. L’auteur restitue, avec lyrisme mais sans grande originalité, les tourments et la révolte de deux poètes anticonformistes, victimes des préjugés de leur temps. (M.M. et A.K.)
Arthur et Paul, la déchirure
GUITTON René