Dans sa boutique, Tara, la relieuse, raccommode les livres, réconcilie les mots et les pensées. Arto, ayant appris qu’elle avait des doigts de fée, lui apporte un album tout effiloché : celui du mariage de ses parents. Secrètement il espère qu’en le réparant, ses parents s’entendront mieux aussi : les papiers sont comme les gens, certains sont souples, mous, résistants et d’autres se déchirent facilement. Heureusement la petite relieuse a du talent et une colle qui ne tache pas les souvenirs.
Tout en tons ocre et sépia, que viennent parfois égayer des bleus ciel, cet album met en parallèle la vie et les livres abîmés par le temps. Le lecteur oscille au gré des pages entre les préoccupations du jeune garçon et la découverte du métier de relieur. L’ensemble est poétique, un peu lent mais très apaisant, avec une lisibilité de l’image très appréciable.