Ascension ; 4

La mort accidentelle en montagne d’Onishi, son professeur n’a pas ébranlé le taciturne Mori dans son désir de pratiquer l’ascension en solitaire de parois vertigineuses. Voilà que le journaliste Kurosawa le présente au riche patron d’un club d’alpinistes d’élite qui doit réaliser la première escalade de la face est du mythique K2 dans l’Himalaya, soit 8.611m. Non, Mori décide de se lancer seul dans l’aventure ! L’argent nécessaire pour le voyage, l’approche et le matériel, il le gagnera en travaillant dans une entreprise d’entreposage frigorifique, activité parfaite pour qu’il se muscle et s’aguerrisse au froid. Atteindre seul le toit du monde devient son obsession.Cette libre adaptation d’un roman de Jirô Nitta (1912-1980) est à la hauteur (c’est le mot pour pareil sujet !) des précédents tomes : élevée (cf. Ascension, tome 3-  NB. Février 2011). Le héros en est un jeune sportif surdoué dont le goût de l’indépendance est sa fragilité, car – c’est la morale qui sous-tend toute l’histoire – le lien social est indispensable à la construction de soi. Servi par un trait fin et élégant exacerbant certains détails de façon expressionniste, une mise en page variée serrant l’action au plus près, ménageant aussi des décors hivernaux de montagne d’une rare beauté, ce manga magnifie au plus haut degré l’art et la technique de l’alpinisme …