Comté de Donegal, Irlande. L’actrice et réalisatrice anglaise Claudette Wells a trouvé refuge dans une vieille demeure complètement isolée pour fuir un premier mariage et abandonner brutalement la carrière cinématographique, au sommet de sa gloire. Elle est remariée à Daniel Sullivan, un universitaire américain, et ils ont deux jeunes enfants. Le mari doit se rendre seul à Brooklyn, dans sa famille. Au dernier moment, il décide, sans prévenir personne, d’aller d’abord à San Francisco où vivent les deux adolescents nés de son premier mariage et qu’il ne voit jamais. Romancière à succès, Maggie O’Farrell (En cas de forte chaleur, NB mars 2014) maîtrise l’enchevêtrement des histoires sentimentales et familiales. À chaque chapitre, un changement de lieu, de point de vue narratif, une période plus ou moins lointaine (entre 1944 et 2016, dans le désordre). La construction est sophistiquée, le style alerte et moderne. Une maestria un peu superflue pour un roman-fleuve dans lequel il y a finalement peu de mystères à cacher avant de les révéler, sinon l’origine du déclin d’un amour, l’explication psychologique d’un bégaiement, d’une maladie de peau ou d’une anorexie. Les portraits d’enfants et d’adolescents sont réussis et vivants, mais les comportements sentimentaux des adultes sont peu crédibles ou convenus. (T.R. et A.Be.)
Assez de bleu dans le ciel
O'FARRELL Maggie