Asthmes

MAURER Sophie

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D’abribus en quai de métro, de manif en bar, des silhouettes apparaissent, le temps bref de sonder la peur, la souffrance, l’angoisse, la fatigue découragée, l’amertume qui les imprègnent dans ce petit matin de la ville. La toujours amoureuse ou l’enfant battue, le Malien ou le chômeur, la lesbienne ou la vieille femme, tous traversent l’existence sans pouvoir s’y ancrer, goûtant à la sauvette quelques moments de plaisir ou le réconfort d’un souvenir, d’une rencontre, d’un rêve, avant de poursuivre une route sans promesses.

 

En un instant, avant de se dissoudre dans la grisaille urbaine, justes, poignants, empathiques, les détails révélateurs d’une vie sont dessinés. En dehors de sa tonalité délibérément sombre, pas de fil qui court à travers le texte, à peine quelques liens furtifs d’un personnage à un autre : le parti pris, très peu romanesque, de ce premier roman est évident. Peut-être est-ce à regretter…