Astor, le riff de la rue

HARLAND Richard

L’Angleterre, dans un XIXe siĂšcle anachronique et un dĂ©cor digne de Jules Verne noyĂ© dans les brouillards permanents. La sociĂ©tĂ© est dominĂ©e par les magnats industriels, tandis que le reste de la population vit misĂ©rablement dans des zones suburbaines. Astor, jeune fille de l’aristocratie londonienne, a Ă©chouĂ© Ă  Brummingham comme gouvernante chez les Swale. Pour avoir percĂ© le secret de ces ploutocrates qui complotent contre le pouvoir royal, elle doit fuir avec l’aide de Vernon, son seul ami. Pour survivre dans la Zone, il faut se faire accepter par un gang : son sens innĂ© de la musique va les y aider.

L’auteur affectionne particuliĂšrement le roman « steampunk », dont le cĂŽtĂ© dystopique lui permet de dresser un tableau – un peu caricaturé – des conflits qui agitent la sociĂ©té : riches assoiffĂ©s de pouvoir, pauvres attachĂ©s Ă  la solidaritĂ© de groupe. Les deux hĂ©ros ont des caractĂšres opposĂ©s : face aux attentions discrĂštes de Vernon, les inconsĂ©quences Ă  rĂ©pĂ©tition d’Astor agacent, et en font une hĂ©roĂŻne Ă  laquelle on a du mal Ă  s’attacher. Les soubresauts vaguement obscurs des complots politiques ajoutent au patchwork littĂ©raire de ce rĂ©cit intĂ©ressant dans son versant « musique de la rue ».