Depuis la découverte de la radioactivité, des personnes exposées aux radiations ont subi des maladies diverses pouvant aboutir à une amputation ou à une mort prématurée : leucémies, cancers. L’auteur, anthropologue et reporter, s’inquiète du développement du nucléaire, tant civil que militaire. Tchernobyl l’incite à enquêter sur les conséquences pour l’homme. Essais au Sahara, aux États-Unis, dans le Pacifique : Jean-Philippe Desbordes dénonce le silence des autorités qui, partout, dénient aux victimes toute reconnaissance et réparation financière, couvrant parfois des dérives inacceptables (“produits humains” pour expériences !).
L’ouvrage est construit comme une série d’articles aux longues phrases. Chacun apporte sa pierre, mais on retrouve plusieurs fois le même sujet, le même interlocuteur, ce qui donne un ensemble indigeste et confus. La conviction de l’auteur lui fait négliger les nuances, on ne distingue pas le réel, le possible et l’improbable. Bien introduit chez les opposants au nucléaire, il déplore chez ses partisans une certaine “langue de bois”. Ce document est plus un réquisitoire qu’une enquête à caractère scientifique. Néanmoins ce travail de journaliste emporte l’adhésion, sur des dérives auxquelles il est urgent de remédier.