Attila (La véritable histoire vraie ; 6)

La migration des tribus depuis la plus lointaine Asie a précipité moult Germains (Goths et autres Goths) et autres vers l’Empire romain d’Occident. Des plaines du Danube à l’Oural, puis à la Gaule, l’intrusion d’Attila le met en contact avec de grands empires outre Rome : Constantinople, la Chine. La légende noire lui prête tous les traits du barbare : cruauté, violence mais néglige son activité de négociateur qui eut assez de bon sens pour ne pas brûler les terres dont il pensait nourrir ses guerriers.  Il ne s’agit pas de réhabiliter le chef Hun mais de creuser l’étude. La préface due à une médiéviste hongroise en témoigne, ainsi que le cahier documentaire qui conclut l’opus : carte et extraits des historiens romains d’occident et d’orient. Le parti pris caricatural de l’illustration et les clins d’oeils anachroniques, destinés à laisser souffler le lecteur entre deux actions « barbares », ne devraient pas détourner d’un récit aux décors soignés. Une occasion de se faire une idée sur les temps sombres du Ve siècle : déclin de l’Empire romain face aux migrations de peuples innombrables à travers un destin hors du commun. (R.F.)