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Freud, Van Gogh sont déjà passés à la moulinette de Larcenet pour le plus grand plaisir du lecteur. C’est au tour d’Attila le Hun à servir de prétexte loufoque pour aborder quelques réflexions essentielles sur le sens de la vie. Sa Hauteur, Magnificence Grotesque ou Putride Splendeur, est arrivée au bout du chemin : le monde entier est conquis, en dehors de la morne plaine de la Beauce, il n’y a plus rien à mettre sous la dent des barbares, plus rien à voler, piller, violer. Le désir s’enfuit, que reste-t-il à espérer d’autre que la solitude tandis que les herbes repoussent derrière le passage de la horde ? Seul reste (relativement) accepté ce vieillard cul-de-jatte qui réclame de l’amour au moment où “Son aimable pourriture” se mesure à Dieu pour devenir immortel…
Grâce au dessin stylisé de Casanave, parfaitement maîtrisé sous des airs débraillés, à une mise en scène rigoureuse, à des dialogues pleins de sens, Larcenet propose une fable hilarante sur le pouvoir, les limites de la soif de puissance, et le sens du désir. Original et sympathique.