Ivan et Francesca, respectivement libraire et mĂ©cĂšne, ont le mĂȘme dĂ©sir : crĂ©er une librairie idĂ©ale dans laquelle ne figureraient que des romans d’auteurs principalement français, mais aussi Ă©trangers, contemporains ou non, et tous excellents ! Ils ouvrent cette librairie Ă Paris, au Quartier Latin, sous l’enseigne « Au Bon Roman ». Pour en constituer le fonds, ils s’adressent Ă huit Ă©crivains fous de romans, Ă charge pour chacun d’eux de constituer une liste de six cents titres de leur choix, Ă complĂ©ter chaque annĂ©e par des nouveautĂ©s sĂ©lectionnĂ©es parmi les meilleures. Au dĂ©part, leur entreprise est couronnĂ©e de succĂšs, puis les choses se gĂątent pour leur comitĂ© de sĂ©lection. Comment pouvaient-ils imaginer de quel prix ils paieraient leur passion pour la littĂ©rature !
Un rĂ©cit enlevĂ© qui, sous des dehors trompeurs de roman policier, constitue une charge joyeusement fĂ©roce sur le monde des lettres : auteurs, Ă©diteurs, critiques littĂ©raires, libraires et marchands de livres⊠MĂȘme si ceux-ci apparaissent le plus souvent sous forme codĂ©e – ils sont difficilement reconnaissables pour les non-initiĂ©s – le lecteur retrouve avec dĂ©lice la plume originale et particuliĂšrement jubilatoire de Laurence CossĂ© (Cf. Le coin du voile, N.B. oct. 1996). Nul doute que ses ouvrages auraient Ă©tĂ© sĂ©lectionnĂ©s pour la librairie Au bon roman.
M-A.B. et M-H. J.