L’universitaire anglaise Sarah Bakewell qui s’était penchée brillamment sur Montaigne (Comment vivre ?, NB juillet-août 2013) s’attaque à l’existentialisme et ses auteurs-culte : le couple Sartre-Beauvoir, Camus, Merleau-Ponty. Avant de les mettre en scène et d’exposer leur philosophie, leurs divergences et leur évolution dictée par les événements – seconde guerre mondiale et communisme soviétique –, elle remonte aux sources de ce mouvement typiquement parisien qui puisa ses racines dans la phénoménologie. L’ouvrage est traversé par le concept novateur des rapports de l’homme au monde, né en Allemagne et véhiculé en France dans les années trente. Elle fait une étude approfondie du tandem Kierkegaard et Nietzsche, puis de Husserl et surtout d’Heidegger, d’Hannah Arendt et de Karl Jaspers qui eurent une influence déterminante sur Sartre. En tentant de concilier l’explication d’un mouvement philosophique difficile d’accès et le cadre de vie de ses auteurs, ce texte ambitieux compose une fresque complexe, disparate mais intéressante, d’une époque intellectuelle historique riche en événements. (L.K. et A.Lec.)
Au café existentialiste : liberté, être et cocktails à l’abricot…
BAKEWELL Sarah