Au commencement (Les Rescapés d’Eden ; 1)

Dans un lointain passé, une cité à la technologie avancée s’élève isolée au milieu de la nature. C’est l’ordinateur central qui gère toutes les ressources ; un scientifique met en garde la communauté contre les risques de destruction si l’ordinateur atteint le noyau. Personne ne veut l’entendre : il est emprisonné. Par ailleurs, Yab, un ado maladroit, découvre que Soléa, une camarade de classe qu’il aime en secret, fait des escapades hors de la cité en cachette. Il la suit, ils sympathisent et profitent ensemble de cet Eden. Ils font connaissance d’une tribu primitive alors que d’inquiétants tremblements de terre s’intensifient. La correspondance avec les menaces écologiques actuelles, et la difficulté à les prendre au sérieux, est manifeste dans cette fable qui imagine une cité du type Atlantide, mais au sein de la forêt vierge. Le message passe par l’humour ; l’album est parsemé de gags centrés sur Yab, ses maladresses, ses rapports avec un père qui le voudrait autre et avec Soléa. L’intrigue est menée avec vivacité, usant fréquemment d’ellipses à l’effet humoristique. Le dessin classique soigne les décors et met un peu de caricature dans l’expression des personnages, en accord avec le ton de la BD. Un premier tome d’un diptyque très plaisant. (M.D.)