Le titre rend bien compte de la solution proposée par l’auteur pour résoudre « la problématique de la citoyenneté française du Noir ». D’origine camerounaise, Français et Bourguignon, Gaston Kelman se réinvite au débat qu’il a contribué à créer avec la parution en 2004 de son Je suis noir et je n’aime pas le manioc (N.B. mai 2004). Courageux et lucide, il pose les questions qui fâchent, du côté des Blancs comme du côté des Noirs. Optimiste, il estime la France prête désormais à accepter sa multiracialité et croit que “négrité” rimera un jour avec “humanité”. Pragmatique, il propose d’emprunter aux Américains la “discrimination positive”. Croyant à la pédagogie, il raisonne sans passion, voire avec humour, avec un goût évident pour la dialectique et les mots, ainsi que pour les anecdotes éclairantes et les citations. L’opposition Noir/Blanc diminuera d’autant plus vite que l’un comme l’autre sauront combiner le devoir de mémoire et le devoir d’oubli.
Une contribution fort intéressante sur une question de société difficile, aux conséquences brûlantes.