Au nom du pire

CHARRAS Pierre

Après avoir abandonné soudainement une carrière politique nationale fulgurante, Michaux est devenu maire de la ville provinciale où il est né. Pour la première fois, vingt-quatre ans après, il est mis en ballotage. Cinq jours avant le second tour, pour lui venir en aide, un parti lui recommande Christian qu’il refuse de rencontrer et qui tente de le comprendre en interrogeant ses proches. Va-t-il l’emporter ?  Dans une ville anonyme, un parti sans nom envoie un homme dont la fonction n’est jamais dite pour sauver un maire dont le passé est occulté. Cela devrait être parfaitement abstrait et pourtant l’auteur arrive à rendre vivants et ambivalents ses personnages. Il fait rejaillir chez tous les protagonistes les blessures de l’enfance et en particulier le passé terrible de l’après-guerre. Faisant se succéder portraits et petits drames personnels dans ce livre court dont le titre est lui-même à double sens (le père/le pire), Pierre Charras (Le requiem de Franz, NB septembre 2009) parvient par son écriture simple, elliptique, à rendre la réalité dans sa complexité et sa cruauté. Comme le dit Philippe Claudel qui préface cet ouvrage : « Un livre qu’on ne parvient pas à oublier ». (C.P. et V.M.)