Au pays des ombres

Bien qu’imbibé d’une exorbitante quantité de whisky, l’officier de la P.J. Vincent Brémond identifie fort bien le calibre du coup de feu tout proche. Mu par un automatisme professionnel il se précipite, découvre un corps déjà mort, aperçoit une ombre fuyarde, la piste, la manque… Dans la poche du cadavre, une adresse griffonnée, la sienne. Un indice indiscutable pour la police locale qui en fait son suspect numéro un mais le laisse en liberté provisoire. Le suicide énigmatique de sa femme, la présence tourmentée de sa fille adolescente, l’amitié agissante du voisin de toujours vont l’accompagner dans sa course-poursuite de l’assassin.

À la fin du premier tiers du récit, alerté par quelques clignotants, le lecteur s’est forgé une conviction intime sur l’identité du coupable. Lié à un héros attachant dans son désarroi, curieux de la façon dont Gilbert Gallerne va agencer les rebondissements et l’établissement des preuves, entraîné par un suspense maintenu, il poursuit sa lecture malgré une écriture plutôt plate et sans  effets. Les psychologies familières, les actions documentées et crédibles la rendent rapide.