Le « pays du long nuage blanc », c’est la Nouvelle-Zélande, telle que l’ont nommée les Maoris à sa découverte. Charles Juliet y séjourne six mois, heureux de connaître ce lointain pays où naquit Katherine Mansfield dont il est l’amical lecteur, heureux aussi de se retrouver au royaume du rugby dont il est un connaisseur enthousiaste. Attentif aux gens et à leur parcours, sensible aux demeures, aux paysages, il tire de chaque rencontre, de chaque promenade ou de chaque musée un approfondissement à sa quête de soi. Entravé qu’il était par les blessures de l’enfance, il a longtemps poursuivi celle-ci à travers l’écriture et la méditation (Cf. L’autre faim, N.B. mai 2003). Il semble avoir enfin traversé sa nuit et atteint ce point de sérénité grave et heureuse où il se retrouve en prise avec la vie et avec lui-même.
On le sent dans ses notations brèves – réflexions, destins divers, anecdotes, descriptions de la nature ou d’oeuvres d’art, poèmes – qui pourraient parfois paraître naïves, car elles n’ont d’autre apprêt que le souci du mot juste et de l’authenticité de l’émotion rendue.